Ce proverbe peut bien sûr avoir un sens optimiste : il ne faut jamais se décourager et perdre espoir, même quand tout va (très) mal.
Mais si, plus littéralement, on entend qu’espérer et vivre sont liés par nature, cela donne au proverbe une valeur ironique : on continue d’espérer pour la seule raison que l’on est vivant.
Ce proverbe a une large connotation biblique.
Dans Le Nouveau Testament, Ecclésiaste 9:2, on trouve : « Pour tous ceux qui vivent il y a de l’espérance ; et même un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort. »
On l’attribue souvent à une citation du poète grec Théocrite (311 - 260 av. J.-C.), « L’espérance reste aux vivants », qui se trouve dans le dialogue entre Corydon et Battus, Les Bergers, Idylle IV.
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BATTUS
Ô trop aimable Amaryllis ! jamais je ne t’oublierai. Mes chèvres me sont moins chères que ta mort ne m’a été cruelle. Hélas ! quelle fatale destinée m’était réservée !
CORYDON
Du courage, mon cher Battus ; le jour de demain sera peut-être meilleur. L’espérance reste aux vivants, les morts seuls n’en ont plus. Jupiter fait succéder le beau temps à l’orage.
Traduction B. de L. 1838
Le thème de l’espoir lié à la vie revient souvent dans la littérature latine de l’Antiquité, chez Caton (234 - 149 av. J.-C.) : « seul l’espoir suit l’homme jusqu’à la mort », Cicéron (106 - 43 av. J.-C.) : « Pour le malade, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », et bien d’autres.
Sénèque, (philosophe romain vers 4 avant – 65 après J.-C.) rapporte ces paroles : Omnia… homini, dum vivit, speranda sunt, littéralement : « toutes choses peuvent être espérées pour l’homme, tant qu’il vit ».
Ces mots auraient été ceux d’un citoyen de Rhodes en prison, en réponse à quelqu’un qui lui conseillait de refuser la nourriture qu’on lui jetait comme à un chien.
On peut aussi noter que Ægroto dum anima est, spes est, « tant que le malade a un souffle, il y a de l’espoir », se trouve dans les Adages (2, 4, 12) d’Erasme, humaniste néerlandais (1466 ou 69 – 1536).