Il vaut mieux choisir de posséder une chose que l’on a, si modeste soit-elle, plutôt que d’espérer une chose supérieure dont rien ne garantit qu’elle viendra.
On retrouve ce proverbe dans sa version textuelle actuelle chez Jean de La Fontaine.
Sa fable Le Petit Poisson et le Pêcheur (livre V – fable 3, 1668) a pour morale : « Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l’auras (L’un est sûr, l’autre ne l’est pas) ».
Mais, comme souvent, La Fontaine s’est inspiré d’une fable d’Ésope (auteur grec, VIIe – VIe siècle av. J.-C.) : Le Pêcheur et le Picarel.
Elle se termine par : « je serais un sot de lâcher le butin que j’ai dans la main, pour compter sur le butin à venir, si grand qu’il soit. »
Voir une traduction de la fable d’Ésope
Un pêcheur, ayant laissé couler son filet dans la mer, en retira un picarel. Comme il était petit, le picarel supplia le pêcheur de ne point le prendre pour le moment, mais de le relâcher en considération de sa petitesse.
Mais quand j’aurai grandi, continua-t-il, et que je serai un gros poisson, tu pourras me reprendre ; aussi bien je te ferai plus de profit.
- Hé mais ! répartit le pêcheur, je serais un sot de lâcher le butin que j’ai dans la main, pour compter sur le butin à venir, si grand qu’il soit.
Traduction d’Émile Chambry
Avant La Fontaine, Gilles Corrozet, écrivain et imprimeur (1510 – 1568) a repris les fables d’Ésope dans son ouvrage Les Fables du très ancien Ésope (1542).
Il semble qu’il y ait traduit la morale de la fable en s’inspirant d’un proverbe espagnol : « Mieux vaut un prends que deux je te le donnerai. »
Le proverbe a été lauréat story-board de la saison 1 des concours. Le film d’animation qui en découle n’est pas fini, mais il sera visible prochainement.